Menu
Libération

«Quand j'ai dit que je voulais faire médecine, il a rigolé»

Article réservé aux abonnés
Depuis les clichés de l'orientation scolaire jusqu'aux préjugés des recruteurs, tout est plus difficile, même pour les plus compétents.
par
publié le 10 avril 2006 à 20h53

Ici, le «Gala des réussites de la diversité» organisé par la chambre de commerce et d'industrie de Paris. Là, un colloque où se succèdent sur l'estrade de jeunes entrepreneurs issus de l'immigration. Là encore des tables rondes auxquelles on fait participer d'autres créateurs d'entreprise. Objectif : faire valoir les quelques progrès pour entraîner un mouvement positif. On arguera que ces cas restent marginaux puisqu'on éprouve encore le besoin de les mettre en exergue. Et on aura raison. Car s'ils créent de plus en plus leur propre emploi, les jeunes issus de l'immigration, comme le reste de la population, frappent d'abord à la porte des recruteurs. S'ils réussissent à intégrer le marché du travail à un niveau un peu plus élevé qu'avant, il leur a fallu déployer un surcroît d'énergie pour échapper aux clichés des orientations scolaires.

Pièges. Souvent issus de familles pauvres, ils ont dû subir le double handicap de la discrimination «ethnique» et économique. Tout commence à l'école. Ceux qui ont réussi racontent le rôle essentiel de leurs parents, «même s'ils ne savaient pas vraiment ce que nous faisions, et prenaient pour argent comptant tout ce que leur disaient les profs», se souvient Karim Barka, fils d'ouvrier marocain, aujourd'hui cadre supérieur dans une grande entreprise européenne. «Il fallait se fondre dans la masse, devenir autre chose que nos parents, arrivés en France sur des emplois non-qualifiés», souligne Aïcha Mouhaddab, fille de maçon, devenue cadre à l'O