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Libération

Et si Bruxelles avait aidé Rhodia à mentir...

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publié le 11 avril 2006 à 20h53

L'affaire Rhodia avait déjà mis en cause une bonne partie de l'establishment politico-financier en France. Aujourd'hui, c'est au tour de la Commission européenne de se retrouver accusée de complaisance. Daniel Lebard, ex-patron d'une filiale de Rhodia, a décidé de porter plainte contre la Commission auprès de la Cour de justice des communautés européennes, située à Luxembourg. Enregistrée à la cour de première instance sous la référence T89/06, sa plainte pointe le laxisme de la Direction générale à la concurrence de la commission ­ la DG IV ­ dans sa gestion du dossier Rhodia de 1999 à 2004. Un comportement qui aurait aidé le groupe chimique et sa maison mère, Rhône-Poulenc (RP), à tromper les investisseurs sur la réalité de sa santé financière.

Contactée hier, la Commission se défend : s'il y a eu «irrégularités financières et comptables», cela ressort «de la compétence exclusive des autorités judiciaires et financières françaises». Son examen du dossier s'étant basé uniquement «sur une étude d'éventuels obstacles à une concurrence effective».

Liens très proches. Mais c'est au nom des règles édictées par la Commission que Lebard critique une série de décisions prises par la DG IV, qui ont bigrement arrangé les affaires de Jean-René Fourtou, alors PDG de RP et administrateur de Rhodia. Le tout s'expliquant, selon Lebard, par ses liens très proches avec le commissaire de l'époque. Karel Van Miert, alors en charge de la DG IV en 1999, est aujourd'hui au conseil de surveillance