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Libération

L'Inde se découvre en prédateur industriel

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publié le 11 avril 2006 à 20h53

Pour le laboratoire indien Ranbaxy, c'est de la boulimie. Le lundi 28 mars, il a croqué la filiale italienne de médicaments génériques du britannique GlaxoSmithKline, pour une somme non dévoilée. Le mercredi, le roumain Terapia est passé à la casserole pour 324 millions de dollars. Le jeudi, c'était au tour du belge Ethimed. Trois acquisitions en Europe en quatre jours, un joli score pour le laboratoire pharmaceutique indien, dont le patron, Malvinder Mohan Singh (lire ci-dessous), incarne l'appétit d'un nombre croissant de dirigeants du cru pour les rachats loin de leurs bases.

Modestie. «Je veux que vous sortiez plus d'argent et alliez faire plus d'acquisitions», a encouragé le ministre des Finances indien, Palaniappan Chidambaram, vendredi, devant un parterre de patrons. Si les investissements hors du pays étaient proches de zéro en 1990, la croissance actuelle (autour de 8 % annuels) a excité certains industriels : en 2004, les investissements à l'étranger de firmes indiennes ont atteint 2,2 milliards de dollars et dépassé 3 milliards en 2005, sept fois plus qu'en 2001. L'année 2006 s'annonce déjà faste, avec, outre ceux de Ranbaxy, le rachat de l'allemand Betapharm par un autre géant indien de la pharmacie, Dr Reddy's.

Les emplettes indiennes restent toutefois de tailles modestes, surtout comparées aux raids des entreprises chinoises. En 2005, les plus gros investissements ont été ceux des laboratoires Matrix, qui ont racheté le belge DocPharma pour 313 millions de dollar