Séoul envoyé spécial
A l'entrée du siège de la KCTU (Korean Confederation of Trade Unions), seconde centrale syndicale coréenne (800 000 adhérents), dans le quartier de Youngdeungpo à Séoul, les calicots rouge des conducteurs de poids lourds demandent au gouvernement de meilleures conditions de travail et des hausses de salaires. Du 6 au 14 avril, la KCTU a décrété une grève générale dans plusieurs secteurs (dont celui de la métallurgie, 140 000 syndiqués). Objectif : bloquer le passage de la loi sur le travail temporaire, dont le vote a déjà été retardé. Le mouvement n'a pas été rejoint par l'influent syndicat des chemins de fer, mais la KGEU, puissant syndicat des fonctionnaires, menace de rejoindre la KCTU et d'organiser de grandes manifestations au nom du «droit à la grève», bannie dans le pays. Le syndicat des enseignants est lui aussi mobilisé. La KCTU reproche au président Roh Moo-hyun sa «rhétorique plate et vide» pour lutter contre la «fracture sociale». Entretien avec Cheol-woong Kang, 46 ans, cofondateur et codirigeant de la KCTU.
Est-ce le vote annoncé de la loi sur le travail temporaire qui explique la mobilisation des syndicats ?
En partie, oui. En Corée, il existe deux grands syndicats, la FKTU (Federation of Korean Trade Unions) et le nôtre. Nous avons moins d'adhérents, mais, d'après les observateurs, notre influence est plus grande. Ces prochains jours, la situation pourrait se corser car l'opposition à la loi sur la précarité du travail grandit. La tension va