On avait quitté Oui-Oui en bringue avec la girafe rose, et on le retrouve à la Bourse de Londres en pleine bataille financière. L'entreprise britannique Chorion, qui gère les droits du pantin à grelot, est convoitée depuis quelques mois par plusieurs investisseurs. La semaine dernière, le management de la firme, épaulé par le fonds d'investissement 3i (actionnaire de Libération), a relevé son offre de 1,2 % afin de contrer un éventuel raid de l'anglais Entertainment Rights. Fin mars, un autre prétendant, HIT Entertainment, titulaire des droits de Bob le Bricoleur, avait lâché l'affaire après une première approche.
Peluches et chocolats. Oui-Oui au pays de la shareholder value ? C'est le destin d'un pantin lucratif qui suit la tendance, transformant les personnages pour enfants en machines à cash et à produits dérivés (lire ci-dessous). Créé par Enid Blyton en 1949, il n'est plus (seulement) le héros de livres, mais bien «une marque, car, de plus en plus, les univers pour enfants sont considérés comme des marques, avec un positionnement, des valeurs, une cible», explique Franck Cymès, le directeur des droits dérivés de France Télévisions. Si les petits Jules et Lucie des années 60 à 80 avaient surtout accès aux aventures du lutin via les livres, les mômes du XXIe siècle ont droit aussi à la série télé, aux peluches, aux chocolats, à la ligne de vêtements siglée Oui-Oui. Et même, très bientôt, à la comédie musicale Oui-Oui au Casino de Paris. Résultat ? En 2005, les Français on