La boîte à papa, c'est de la balle. Les entreprises dirigées par leur fondateur rapportent plus à leurs actionnaires et font plus de profit, telle est la dernière trouvaille du magazine américain Fortune à l'occasion de la publication, ce mois-ci, de son classement annuel des 500 plus importantes entreprises des Etats-Unis. Le fabricant d'ordinateurs Apple (cofondé par Steve Jobs), le supermarché en ligne Amazon (Jeff Bezos), le spécialiste de la logistique FedEx ou encore l'opérateur de pipeline Kinder Morgan ont ainsi rapporté 18,5 % en moyenne par an (en dividendes et grâce à la hausse du cours) à leurs actionnaires entre 1995 et 2005 contre 11,5 % pour l'ensemble du top 500, selon le magazine. Même tabac pour la croissance du bénéfice de ces firmes: + 19,6 % par an en moyenne contre 11,7 %. Fortune a écarté de ses statistiques Microsoft, Dell ou Starbucks, car si leurs géniteurs sont encore dans la boîte, ils ont pris la tête du conseil d'administration.
Certes, l'échantillon étudié est peu représentatif: seules vingt-sept des plus grosses entreprises américaines sont aujourd'hui encore dirigées par leur créateur. Mais Fortune indique que la tendance est corroborée par les travaux de l'économiste Radiger Fahlenbrach, de l'université de l'Ohio. Il a étudié le cours de l'action des 2 300 plus grosses entreprises américaines entre 1993 et 2002 et s'est aperçu que celles pilotées par leur fondateur (11 % du total) avaient obtenu un résultat de huit points supérieur à la moyen