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Libération

Soupçons de liquidation frauduleuse chez Stéphane Kélian

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Deux commissaires aux comptes du chausseur de luxe mis en examen pour «complicité de banqueroute».
publié le 15 avril 2006 à 20h56

Pour ses salariés et de nombreux observateurs, la mise en liquidation de Stéphane Kélian, propriété du groupe Duménil, ressemblait à une faillite frauduleuse (Libération du 22 août 2005). C'est au tour de la justice de considérer que la disparition, en août, du fabricant de chaussures de luxe situé dans la Drôme n'avait pas un goût très légal. En décembre, une instruction pour banqueroute frauduleuse a été ouverte par le parquet de Valence et, jeudi, les premières mises en examen sont tombées.

Selon une source judiciaire, le commissaire aux comptes de Stéphane Kélian depuis 2003, Thierry Janus, du cabinet Mazars et Guérard, ainsi que son collaborateur Gérard Brion, sont poursuivis pour «complicité de banqueroute», «faux et usage de faux», «non-révélation au parquet de faits délictueux» et «diffusion d'informations mensongères sur la situation de la société». Ces mises en examen ont été précédées de plusieurs auditions ces dernières semaines, par la police judiciaire, notamment de l'ex-directeur général de Kélian.

En cause : sa drôle de gestion. «Le dossier est très clair, poursuit la même source judiciaire. L'enquête a montré que la marque Kélian avait été vendue peu avant le dépôt de bilan, alors que la décision de déposer le bilan était déjà prise. Il s'agit d'un détournement d'actifs.» Surtout que le montant de la vente à une société belge aurait été grosso modo équivalent au trou financier laissé par Kélian.

C'est en tout cas l'avis de Jean-Felix Pupel, le maire de Bourg-de