Saint-Gilles-du-Méné
(Côtes-d'Armor) envoyé spécial
Dans le pays du Méné, en centre Bretagne, on est un peu loin de tout mais on a des idées. Dernière en date, la création d'une usine de méthanisation pour traiter les lisiers de cochon et les déchets de l'industrie agroalimentaire, ce qui aura un double impact : lutter contre la désertification qui menace ces campagnes et résorber, à l'échelle d'un canton et dans des conditions écologiques optimales, les excédents des élevages qui empoisonnent la Bretagne. Le tout en créant une structure originale associant une coopérative d'agriculteurs et un partenaire privé, la société Adelis, structure d'étude et de développement du groupe Idex. Ce que Dominique Rocaboy, l'un des trente agriculteurs à l'origine du projet, résume d'une formule : «Je préfère avoir deux voisins que deux hectares supplémentaires de surface d'épandage.»
Multiples voyages. Dans les années 1990, alors que la chasse aux terrains susceptibles de recevoir les déjections des élevages intensifs battait son plein, le pays du Méné a fait un choix inverse : favoriser l'installation de jeunes agriculteurs sur les surfaces qui se libéraient. Du coup, le problème des excédents de lisier demeurait. «Nous avons envisagé la solution du compostage avec les déchets verts des collectivités, raconte Dominique Rocaboy. Mais celle-ci n'était pas satisfaisante dans notre logique de développement durable. Alors nous sommes allés voir ailleurs, et le procédé de la méthanisation s'est ra