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Libération

Harcèlement culturel

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Dominique, 38 ans, était responsable du rayon produits culturels dans un grand magasin. La direction a changé et a usé du harcèlement pour la licencier.
publié le 18 avril 2006 à 20h57

«Tout s'est passé en coulisses. De ma mise à l'écart à mon licenciement, le plan était bien ficelé. Je travaille depuis près de vingt ans au rayon disque d'un grand magasin de banlieue parisienne. Jusqu'en 2004, j'ai eu une direction à l'écoute et qui me faisait confiance. La preuve, elle m'a confié en 2002 la responsabilité du rayon livre en plus de la musique. Mais en 2003, quand je m'absente en congé maternité, l'enseigne est en plein rachat. A mon retour, je retrouve une équipe totalement remaniée. Le ton a de suite changé. Mon nouveau directeur m'a reçue le premier jour avec ses pieds sur le bureau, débonnaire et grossier. Son discours : "Vous me remontez le rayon disque, c'est la merde, ce rayon. Je me fous de vos problèmes de congé maternité." Pour un premier jour, c'était un peu sec. Deuxième salve, une collègue me met en garde : "Je crois qu'on va avoir de gros soucis et toi aussi. La direction n'apprécie pas tes arrêts. Le chef aurait d'ailleurs dit qu'il ne fallait pas nous chier une pendule avec tes enfants." J'étais assommée, je rentrais dans une drôle d'ambiance.

«Petit à petit, le climat s'est dégradé. On ne me donnait pas les moyens nécessaires pour développer mon secteur et on m'accusait en même temps de faire couler l'affaire. Ils s'étaient arrangés pour que l'équipe gobe le message, équipe qui d'un coup ne me faisait plus confiance. Des rumeurs de transformation du rayon culture en rayon décoration ont commencé à circuler. Mais je ne détenais aucune informa