Nicolas About, sénateur UDF des Yvelines, a proposé l'amendement sur le CV anonyme dans la loi sur l'égalité des chances.
Comment vous est venue l'idée de proposer un amendement sur le CV anonyme ?
Cette idée me trottait dans la tête depuis un moment. Et avec tout ce qui se passe en matière d'égalité des chances, j'ai pensé que c'était assez mûr dans l'esprit. C'est un travail de six mois, mais cela fait vingt-sept ans que je le porte. J'ai été maire de Montigny-le-Bretonneux (Yvelines) et médecin à Trappes. Je connais donc les personnes qui y vivent. Une fille de Trappes, ville de cités, a trois à quatre fois moins de chances de trouver un emploi qu'une fille de Montigny, ville plus résidentielle, alors qu'elles habitent à trois kilomètres l'une de l'autre. C'est une réalité extrêmement violente.
Pourtant, vous avez dû lutter au sénat pour faire entrer le CV anonyme dans le projet de loi sur l'égalité des chances...
Quand ma proposition est arrivée, je pensais que la majorité allait voter pour, et que, au contraire, l'opposition allait voter contre. Mais j'ai dû affronter une réaction assez violente de l'UMP, alors que la gauche et mon groupe centriste se sont déclarés favorables. Le gouvernement aurait préféré laisser la primeur aux partenaires sociaux et au Medef de Laurence Parisot. En commission mixte paritaire, l'UMP a de nouveau tenté de le supprimer. Mais comme le gouvernement avait donné ordre d'aboutir et de ne pas aller au clash sur cette question le vote a été unanim