Menu
Libération

Les Anglais camouflent leur protectionnisme

Article réservé aux abonnés
Le ministre de l'Industrie fait des leçons de libéralisme, mais veut éviter une OPA de Gazprom.
publié le 18 avril 2006 à 20h57

Londres de notre correspondante

De plus en plus fréquemment, le gouvernement britannique se trouve soumis à un désagréable exercice de transparence, grâce au Freedom of Information Act qui permet, depuis 2005, à tout un chacun et singulièrement à la presse, d'obtenir mémos, documents administratifs, bouts d'histoires ou avis légaux. Le Financial Times (FT) s'en est servi, mettant ainsi à l'épreuve le très libéral ministre de l'Industrie, Alan Johnson. Ce dernier dénonce régulièrement les excès de protectionnisme des pays riches face aux plus pauvres (c'était à l'automne dernier), ou des Etats-Unis face au reste du monde (à propos du blocage de l'acquisition de six terminaux portuaires par Dubaï Ports World).

Mais, comme le reste du gouvernement britannique, Johnson est aussi très soucieux de l'indépendance énergétique britannique et du risque qu'il y aurait à se mettre dans de mauvaises mains, alors que le Royaume-Uni est devenu importateur de gaz depuis 2004. Johnson s'est donc inquiété quand le conglomérat russe Gazprom a manifesté son intérêt pour Centrica (British Gas). C'était en février. Les velléités russes ont fait l'objet de démentis cafouilleux. Mais, selon le FT, Alan Johnson a tout de même fait le point sur la législation britannique et la possibilité de protéger Centrica de toute prise de contrôle non désirée, en adoptant un dispositif législatif supplémentaire.

Au cours de plusieurs réunions, les équipes du ministre de l'Industrie ont planché sur l'impact que pour