Tokyo de notre correspondant
Peu de Japonais connaissaient Toyo Aluminium avant qu'un certain Jean Lassalle, député UDF de l'Hexagone, décide de faire une grève de la faim parce qu'il craignait la «délocalisation à terme» de l'usine Toyal située dans sa circonscription d'Accous (Pyrénées-Atlantiques), dont elle est le premier employeur. Depuis, cette PME japonaise (70 employés à Osaka) a eu maintes fois les honneurs de la presse de son pays, qui a suivi, quasiment au jour le jour, le détail de ses mésaventures en France. Avec comme point d'orgue le 14 avril, date à laquelle Toyal a signé, sous la pression du gouvernement français, un accord dans lequel l'entreprise «renonce» à acheter des terrains à Lacq (où le député craignait qu'elle ne se délocalise) pour réaliser «les investissements prévus» sur le site d'Accous.
«Toyal vient de céder au jeûne d'un député français», a titré le quotidien économique Nihon Keizai. Quant à son confrère, l'influent quotidien de centre gauche Asahi, il dénonce la «capitulation» d'une entreprise japonaise face à une grève de la faim et écrit : «La tradition française de "l'action directe" a perturbé les investissements d'une entreprise japonaise en France de la même façon que les manifestations et les grèves ont enterré la nouvelle politique du gouvernement [français] pour la jeunesse.»
S'il a eu le sentiment d'avoir été manipulé, le groupe japonais n'a pas tout perdu dans l'affaire. En contrepartie de son engagement écrit, Toyal a, selon un commu