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Libération

Espionnage : Thales aux prises avec la justice sud-coréenne

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Détenu, puis libéré, un responsable du groupe français à Séoul attend d'être jugé.
publié le 19 avril 2006 à 20h58

Séoul envoyé spécial

Bernard Favre d'Echallens, président de la filiale sud-coréenne du groupe français Thales (ex-Thomson CSF), leader européen de l'électronique civile et militaire, est sorti de prison samedi. Le procureur coréen a consenti à libérer le Français de 65 ans moyennant une caution. Mais, si Bernard Favre a pu quitter la cellule où il était depuis un mois, à Daejon, il reste assigné dans cette ville dans un lieu tenu secret et sous bonne garde policière.

L'homme d'affaires a été inculpé le 21 mars pour «atteinte à la sécurité nationale». Les autorités coréennes l'accusent d'extorsion de documents confidentiels de l'Agence de développement pour la défense, organisme gouvernemental chargé, entre autres, du développement de systèmes radar des navires de guerre sud-coréens de nouvelle génération. Il encourt quinze ans de prison. Jeudi, au tribunal, selon l'agence Yonhap, il a nié s'être procuré des documents classés sur le système de radar de la marine sud-coréenne. Côté français, on argue que ce dont on accuse le Français est ni plus ni moins, dans son business (la vente de matériel militaire), qu'une «activité ordinaire».

Prospérité. Ironie du sort, l'affaire se produit dans un Etat où le business du groupe Thales prospère allégrement. Le parrain coréen de Thales, la coentreprise Samsung Thales (1 200 employés), née en 2000 d'une alliance entre les deux groupes, affiche une santé insolente. Devenu un des premiers constructeurs d'équipements militaires en Corée du Su