L'acte de décès est tombé hier. Il y est sobrement question d'«analyse approfondie de l'outil industriel européen du groupe», de «coûts de production et de logistique élevés», de «marché européen difficile». Et, fatalement, de fermeture. PSA Peugeot Citroën a annoncé, hier, son «intention de cesser en 2007» l'activité de son site de Ryton, en Grande-Bretagne. Dommage collatéral : 2 300 salariés. Dont une première équipe qui arrêtera en juillet 2006, suivie par la seconde, mi-2007. Un dispositif à double détente, qui a permis à Jean-Martin Folz, PDG du constructeur, de se montrer bon prince, hier sur la BBC : «La meilleure décision économique aurait été de fermer le site immédiatement. Et si on le fait en deux temps, c'est parce que cela aurait été irresponsable pour nos salariés.»
L'annonce a été soigneusement réglée. Le comité de groupe européen, qui s'est tenu hier à Paris, n'a été convoqué que vendredi. Outre-Manche, Folz, qui avait rendez-vous avec le ministre de l'Industrie, a attendu le lendemain du long week-end de Pâques, très suivi en Grande-Bretagne, pour souhaiter sur place un «Happy Easter» («Joyeuses Pâques») au personnel de l'usine. L'annonce était pourtant prévisible, selon plusieurs salariés. «L'hypothèse était dans les tiroirs depuis longtemps, assure Bruno Lemerle, représentant de la CGT. Ça fait plusieurs mois qu'on interroge la direction sur l'avenir de Ryton, seule usine pour laquelle aucun objectif n'a été annoncé après la 206. PSA s'est contenté de gagn