Ryton envoyée spéciale
Il est plus de 10 h 30. Les ouvriers de l'usine de Ryton, près de Coventry, pressent le pas et tentent d'éviter les journalistes. Les syndicats ont prévu d'informer le personnel vers 11 heures. Les visages sont fermés, et ils sont peu nombreux à vouloir s'exprimer. L'annonce par PSA de la fermeture de l'usine, en pleine trêve pascale, est «un choc». Un choc plus ou moins attendu. «On a travaillé 24 heures sur 24, sept jours sur sept en quatre équipes. Puis une équipe a été supprimée, puis une deuxième. On tournait à deux équipes. On savait que cela allait arriver, mais pas de cette façon, pas avant 2008», lâche Alan. Un autre lance comme une provocation : «J'espère que les syndicats vont obtenir un bon paquet de mesures.»
Impuissance. Trente-trois ans de boîte, âgé de 52 ans, John est plus en colère que ses collègues : «C'est une trahison. Nous sommes maltraités. Tout est fait pour le business et la finance. J'espère que les syndicats vont se battre.» Le directeur des affaires internationales de la chambre de commerce de Coventry, qui fut le nerf de l'industrie automobile britannique du centre de l'Angleterre, ne croit pas trop à la perspective d'un combat gagnant avec le groupe français. «C'est une part de la fierté, de l'identification avec le passé qui se joue quand, dans les années 70, Coventry avait des usines dans les machines-outils, la défense, l'aéronautique et bien sûr l'automobile», explique Alan Durham. Mais il est assez fataliste: «Ce sont d