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Libération

Gazprom hausse le ton

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Le russe exige d'avoir accès aux marchés de distribution européens.
publié le 21 avril 2006 à 21h00

Moscou de notre correspondante

"Nous ne menaçons pas. Mais nous ne comprenons pas pourquoi les Européens politisent tellement la question du gaz» : Gazprom, fournisseur russe de 25 % du gaz de l'Union européenne, a eu une nouvelle explication cette semaine avec ses clients, laissant même entendre qu'il pourrait réorienter ses livraisons vers l'Asie et l'Amérique si on ne le laisse pas accéder au réseau de distribution final en Europe.

«Ce fut une conversation à table, en termes bonhomme, mais qui appelle tout de même à la réflexion», résumait hier un des participants à la rencontre, qui a réuni mardi à Moscou le président de Gazprom Alexeï Miller et plusieurs ambassadeurs européens. Gazprom, de son côté, a résumé la rencontre en termes moins «bonhomme» : «Les tentatives de limiter l'activité de Gazprom sur le marché européen et de politiser les questions gazières (...) ne déboucheront pas sur de bons résultats» prévient-il. Gazprom «travaille activement à la conquête de nouveaux marchés, en Amérique du Nord ou en Chine», rappelle le géant russe, faisant comprendre que ses clients européens pourraient un jour se retrouver en panne de gaz s'ils ne se montrent pas plus coopératifs.

Marges. «Je ne crois pas que la menace soit sérieuse, elle reflète surtout le souhait de Gazprom de participer plus activement aux marchés européens », décrypte l'analyste Vadim Kleiner, expert chez Hermitage Capital. Depuis plusieurs mois, Gazprom affiche sa volonté de profiter de la libéralisation du