«Les aéroports commencent à émerger comme des biens économiques.» Pour les Anglais, soumis à une double OPA (lire ci-contre), ce propos tenu par le président d'Aéroports de Paris (ADP), il y a quelques semaines, sonne pile poil. Mais, dans l'esprit de Pierre Graff, il était aussi destiné à sa propre boutique dont il espère la mise sur le marché le plus vite possible. Ses voeux sont en passe d'être comblés. Le gouvernement a manifestement donné le top départ à la privatisation d'ADP autorisée en 2005. Aéroports de Paris met ainsi la dernière main aux documents de base qui seront envoyés, vraisemblablement ce week-end, à l'Autorité des marchés financiers (AMF). Un préalable à toute privatisation.
Objectif : être prêt avant l'été pour la première cotation. L'histoire ne dit pas encore à quelle hauteur l'Etat, aujourd'hui actionnaire à 100 %, se désengagera (il devrait conserver au moins 50 % du capital), ni quelle sera la valorisation de la société (estimée entre 2,5 et 3,5 milliards d'euros) ni le montant de l'augmentation de capital prévue dans le paquet. Mais ADP n'aura bientôt plus de raisons de se plaindre d'être l'une des dernières grandes sociétés aéroportuaires européennes à être publique. Certes Madrid l'est encore. Certes Schiphol (Amsterdam) l'est toujours, mais sa privatisation est elle aussi en marche. Mais c'est surtout à Heathrow et Francfort que Pierre Graff pense lorsqu'il évoque la concurrence pour se partager le pactole du trafic aérien. Avec 78,7 millions de