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Les patrons indiscrets tenus à l'oeil

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Des règles encadrent l'utilisation des technologies de cyber-surveillance.
publié le 24 avril 2006 à 21h01

Fliquer efficacement le salarié en goguette au temps des nouvelles technologies et de l'Internet, c'est possible. Mais pas forcément permis, même si face aux petites libertés prises sur le temps de travail, certaines entreprises se laissent tenter par l'espionnage high-tech. Pistage des visites sur le Net, accès aux boîtes mails, localisation des employés par GPS ou pointage à l'aide d'empreintes biométriques, les outils à la portée des patrons suspicieux sur l'emploi du temps de leurs ouailles sont de plus en plus nombreux. La loi interdit pourtant d'en faire un usage immodéré. «La surveillance des salariés doit répondre à trois grands principes : l'information des personnes concernées, la justification du but recherché et la proportionnalité de la mesure envisagée», explique Alex Türk, le président de la Commission nationale informatique et liberté (Cnil), qui veille au grain en la matière.

Injustifié. Pas question d'installer une caméra de vidéo surveillance sans aviser les personnels et leurs représentants au comité d'entreprise, ni sans leur expliquer pourquoi la direction l'estime nécessaire. Une société qui avait logé une caméra juste en face du local syndical de la CGT a été priée de la remballer. En matière de pointage par empreintes digitales, la Cnil doit obligatoirement être saisie avant la mise en place de toute installation. S'il s'agit de questions de sécurité ou de protection de matériel, elle donnera sans doute son feu vert. Mais recourir aux empreintes pour