La perruque , pratique méconnue du grand public, consiste à réaliser un objet personnel sur le lieu et temps de travail. Dans l'Usine en douce, le travail en perruque (1), Etienne de Banville, économiste, étudie cette tradition ouvrière .
De quand date la pratique de la perruque ?
On ne connaît pas vraiment son origine exacte. Le terme de «perruque» apparaît vers 1850 mais sa pratique remonte au début de la révolution industrielle. C'était l'occasion donnée à l'ouvrier de «respirer» un peu sur son lieu de travail en le laissant créer, pour lui-même, un objet personnel qu'il donnait ensuite à sa famille ou à ses amis. Il n'était en principe jamais vendu. Cette pratique, plus ou moins tolérée par l'employeur, permettait aussi à l'ouvrier d'accéder à une certaine autonomie dans son travail, tout en agissant comme un antistress efficace. Il y avait également des perruques collectives, qui nécessitaient le concours de plusieurs techniques. La réalisation d'un fer à repasser, par exemple, exigeait un travail d'équipe entre différents ouvriers. L'objet était alors fabriqué en autant d'exemplaires que de participants à la perruque.
Pourquoi est-elle restée aussi confidentielle ?
Il y a toujours eu un grand silence sur cette pratique. Pour un employeur, reconnaître la perruque c'était passer pour un mauvais gestionnaire. Côté syndical, aborder le sujet revenait à permettre sa remise en cause. Les livres les plus importants sur l'histoire du travail n'y f