Venue hier matin à son agence BNP déposer un chèque, Sophie, au chômage, pourrait bien se retrouver dès le mois de juin derrière le guichet. Convaincue par un tract distribué à l'entrée de l'agence, elle n'a pas hésité à présenter sa candidature dans la foulée. «Ça va vite, sourit-elle, ça change des CV qu'on envoie et des convocations qui ne viennent jamais !» Un prérecrutement express avec un CDI à la clé : c'est le principe de la seconde opération «entretien immédiat» lancée hier par la BNP à grand renfort de publicité pour tenter de s'arracher les jeunes diplômés (bac + 2 à bac + 5).
Aiguillonnage. Les formalités sont réduites au minimum : une simple fiche orange à remplir à l'accueil remplace le traditionnel CV, l'attente avant de pouvoir rencontrer un recruteur n'excède pas quelques minutes en général. Un rendez-vous qui est plus une «opération séduction» qu'un véritable entretien d'embauche puisque la décision sera prise au final par les incontournables DRH, vers lesquels les CV sont redirigés. «Notre rôle, c'est plutôt d'aiguiller les gens, leur dire à quel poste ils correspondraient, précise Nicolas Audinos, chargé du recrutement dans l'agence BNP-Paribas République. On ne fait pas de tri, on envoie tous les CV, avec parfois des commentaires positifs, jamais de remarques négatives...»
La BNP renouvelle ainsi une campagne qui avait rencontré un franc succès en septembre 2005 : 5 000 candidats s'étaient présentés, et 400 postes avaient été pourvus. Cette année, ce sont