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Libération

Un navire sur quatre passe par là

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Mais, au-delà d'une certaine taille, ils doivent emprunter le canal de Suez.
publié le 26 avril 2006 à 21h02

Avec les 13 000 navires qui empruntent chaque année ses écluses, sur une flotte mondiale de près de 50 000 navires marchands, le canal de Panama connaît déjà un beau ballet nautique. Et le projet d'élargissement présenté lundi par le président panaméen pourrait mener à un doublement du trafic. Mais ce qui semble a priori une aubaine pour les transporteurs maritimes ne les servira pourtant pas à l'identique.

Transit. Après 92 ans d'existence et d'aménagements successifs, le canal permet aujourd'hui le passage des navires de taille moyenne dits «Panamax», dont la largeur n'excède pas 32,26 m. Soit la taille d'une grande partie des bateaux de transport «en vrac», qui convoient du minerai de fer ou du charbon, et surtout des céréales. Du golfe du Mexique vers l'Asie du Sud-Est, 80 % des céréales américaines transitent ainsi via Panama sur ces vraquiers. «Si demain on peut faire passer des bateaux plus gros, dans l'absolu, pourquoi pas, réagit Antoine Person, secrétaire général de Louis-Dreyfus Armateurs. On pourrait passer de 125 000 tonnes à 190 000 ou 200 000, mais ça ne changera pas grand-chose. Contrairement aux porte-conteneurs qui empilent sur leurs ponts, la capacité des cales des vraquiers n'est pas extensible.» Pas de débordements d'enthousiasme non plus côté fret pétrolier : «Les plus gros navires pétroliers, ceux qui dépassent la taille Panamax, sont de toute façon sur d'autres routes, explique Patrick Decavele, chez l'armateur de tankers Broström ; ils voyagent de l'A