Ah, mais voilà une entreprise bien gérée. Le premier groupe bancaire néerlandais ABN Amro a annoncé hier 1 milliard d'euros de bénéfices sur le premier trimestre (+ 12 % par rapport à l'an dernier), 2 400 postes supprimés et, dans le même temps, 900 embauches dans des pays où le travail est moins cher. Dans une langue fleurie, la banque a indiqué avoir «dégagé de nouvelles opportunités pour créer de la valeur par le biais des synergies».
Les 2 400 postes supprimés grâce à ces «synergies» représentent un peu plus de 10 % des effectifs mondiaux de la division des services opérationnels, qui assure les transactions internes, aux Pays Bas (650 postes), aux Etats-Unis, au Brésil, au Royaume-Uni et en Asie. Les embauches seront faites en Inde, en Pologne et en Chine. L'objectif est d'atteindre 150 millions d'euros d'économies annuelles à fin 2008, une somme à ajouter à un précédent plan de 750 millions d'euros lancé il y a deux ans et reposant sur l'utilisation de l'Internet, en interne et dans le contact avec la clientèle.
L'un des directeurs de la banque, cité par le quotidien en ligne Expatica, Ron Teerlink, a qualifié hier ces coupes de «douloureuses» et affirmé que le groupe «fera son possible pour recycler les personnes impliquées et leur trouver de nouveaux postes à l'intérieur ou à l'extérieur d'ABN Amro», le tout en négociation avec les syndicats. Et comme les investisseurs sont des ingrats, hier, l'action du groupe a chuté de 2,45 % à la Bourse d'Amsterdam: les analystes s