Berlin de notre correspondante
A côté des immeubles flambant neufs de la Potsdamer Platz et de la rutilante gare centrale, achevée juste à temps pour l'ouverture du Mondial de football, Berlin compte aussi des kilomètres de routes défoncées, des écoles et des crèches manquant d'effectifs. Régulièrement, la capitale allemande, considérée comme la scène culturelle la plus vivante d'Europe, menace de fermer l'un de ses trois opéras ou de couper les vivres à un orchestre. Les Berlinois ont fini par s'y habituer : «Berlin ist pleite» (Berlin est en faillite) disent-ils en haussant les épaules. De facto, Berlin est l'une des villes les plus endettées au monde. Cette année, le déficit atteint 59 milliards d'euros. Et en 2009, si rien n'est fait, il avoisinera les 70 milliards. Depuis quatre ans, Klaus Wowereit, le maire SPD (social-démocrate) de la ville-Etat, redevenue capitale de l'Allemagne en 1999, a tiré toutes les sonnettes d'alarmes. Mais le Bund (l'Etat fédéral) et les quinze autres Länder allemands (Etats fédérés) ont fait la sourde oreille, estimant que Berlin vivait au-dessus de ses moyens.
Quatre ans d'instruction. Alors, Klaus Wowereit a décidé de porter plainte auprès de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe pour que l'Etat fédéral reconnaisse la gravité de sa situation financière et fasse preuve de solidarité. Il espère que l'Etat effacera entre 16 et 30 milliards de dettes, en reprenant une partie des créances à sa charge. Après quatre années d'instruction, les juges