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Libération

Arcelor: les petits actionnaires font bloc derrière la direction

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Seule une minorité a contesté la stratégie de défense contre Mittal.
publié le 29 avril 2006 à 21h05

Luxembourg envoyé spécial

Plié à presque 90 degrés, il avance à tout petits pas. Mais il a pris le train de Paris à 6 h 52 pour être à Luxembourg à 11 heures pétantes et assister à l'assemblée générale annuelle des actionnaires du groupe Arcelor. A 80 ans, il claironne : «Je me passionne pour la sidérurgie depuis soixante-dix ans, lors de ma visite chez un ferronnier en Bretagne. Et j'ai acheté des actions dans le secteur dès ma majorité.» Sûr qu'avec un tel profil de petits actionnaires cette assemblée ordinaire ne risquait pas franchement le coup de théâtre, malgré le contexte d'OPA hostile lancée depuis trois mois par l'ogre Mittal sur Arcelor.

Dès l'ouverture de la réunion, le président du conseil d'administration Joseph Kinsch égrène les chiffres mettant en valeur son entreprise. Pour que ces informations pleines de superlatifs ne puissent échapper à l'assistance, elles défilent simultanément sur des écrans géants. Un chiffre d'affaires 2005 de 32,6 milliards d'euros, pour un résultat net, part du groupe, de 3,8 milliards. L'aridité des chiffres est égayée par un petit personnage tendant son arrosoir sur une floraison de logos Arcelor. Mais l'ambiance n'est pas exactement à la rigolade dans la vaste salle de conférences de Luxexpo, en périphérie de la capitale luxembourgeoise.

Pédagogie. On y voit beaucoup de costumes sombres et de mines sérieuses penchées sur des PC portables. Beaucoup de financiers dégainant compulsivement leur Blackberry. Des traducteurs simultanés s'ac