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Libération

A la télé, la valse des temporaires

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Le service public emploie beaucoup plus de précaires que TF1.
publié le 2 mai 2006 à 21h06

Je travaille à France Télévisions depuis longtemps. Et pourtant, il n'est pas certain que je garde mon emploi jusqu'à la fin de l'année. Je suis... Non, je ne suis pas Béatrice Schönberg, je suis un précaire. Car c'est bien le service public (France 2, France 3, France 4, France 5, RFO) qui est le plus gros employeur de précaires de toutes les télés, tandis que TF1, sorti récemment du CAC 40, fait curieusement figure de bon élève. C'est que la Une, contrairement à France Télévisions, n'a pratiquement pas de productions maison, et ce sont les sociétés extérieures à qui la chaîne fait appel qui prennent à leur charge le recours aux précaires. Pratique.

Mais qui sont ces précaires au fait ? Des CDD, des pigistes, des intermittents exerçant tous les métiers de la télé : journalistes, décorateurs, monteurs, mais parfois aussi des secrétaires, standardistes ou documentalistes. En 2005, selon sa DRH, France Télévisions a employé 2 316 précaires (dont 1 446 CDD, 710 intermittents et 160 pigistes), des chiffres en baisse de 5 % par rapport à 2004.

Pourtant, récemment la situation s'est durcie. A France 2, depuis 2004, en plusieurs vagues, une quinzaine de journalistes précaires, pigistes et CDD, travaillant pour la chaîne depuis plusieurs années, se sont vu brutalement signifier leur congé par Arlette Chabot, directrice de l'information. Le prétexte ? «Il n'y en a pas vraiment, rapporte un syndicaliste. d'un seul coup on les trouve nuls, mal habillés ou alors on n'aime pas leur voix à