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Libération

Précaires au pays du profit. Témoignages.

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par Sonya Faure, Damien DUBUC, Marjorie PHILIBERT et Vivien VERGNAUD
publié le 2 mai 2006 à 21h06

France Télécom

Des CDI... à temps partiel

Quand le temps partiel devient synonyme de précarité. France Télécom développe désormais les contrats à durée indéterminée, mais à temps partiel, de 9 à 12 heures hebdomadaires, pour les employés de ses branches commerciales et des services clientèles. D'abord destinés aux étudiants, ces dispositifs attirent maintenant des chômeurs de longue durée, prêts à tout pour un emploi. L'opérateur téléphonique voit dans ces «CDI-temps partiel» un moyen d'améliorer sa productivité en s'offrant la possibilité d'ouvrir des boutiques le soir et le week-end. Ainsi, fin 2005, France Télécom embauchait près de 2 000 personnes avec ce type de contrat, environ 5 % de 43 000 employés dans les services clientèle. Mais, selon les syndicats, le groupe souhaiterait avoir de 20 à 40 % de CDI à temps partiel dans ses effectifs commerciaux pour l'horizon 2007-2008. Un objectif que dément la direction de France Télécom.

Hôtels Accor

Fans de «polyvalence»

Comme France Télécom, les chaînes économiques du groupe Accor, Formule 1 et Etap Hotel, aiment les salariés à temps partiel. Mais, quand l'opérateur téléphonique se contente de 5 % d'effectif à ce régime, les deux enseignes emploieraient près de 80 % de leur personnel à temps réduit : 1 300 personnes sur 1 700 salariés (la direction n'a pas souhaité confirmer ces chiffres). Cette précarité ne s'exprime pas seulement par la nature du contrat, elle s'infiltre aussi dans le quotidien du travail. En CDI à temps partiel