Menu
Libération

Une école pour rebondir

Article réservé aux abonnés
publié le 2 mai 2006 à 21h06

C'est une salle de classe normale, murs gris, portes grenat, les tables ne sont pas installées par rangées mais en cercle, genre réunion de famille. Des filles ricanent, ambiance potache mais calme. Le sujet de la rédaction, «Décrivez votre pays d'origine», est assez ouvert pour laisser libre cours à l'imagination de la dizaine d'élèves. Wahiba, formatrice en français, se déplace vers Alice. «Il y a un problème de syntaxe dans ta phrase. Tu penses qu'on filme dans la caméra ? Tu crois que c'est bon ?» Alice essaie de lire sur les lèvres de sa voisine qui lui souffle la réponse. «Ah, on filme avec ! Mais on est obligé de changer toute la phrase du coup.»

Alice, 25 ans, est originaire du Cameroun. Elle a effectué sa rentrée à l'école de la deuxième chance en octobre : «J'ai fait du secrétariat, mais j'avais envie de reprendre les cours pour découvrir autre chose. On se dit: "On maîtrise", et finalement on réalise qu'on ne connaît pas tant que ça.» Elle a découvert le secteur de la vente. Quand elle n'est pas à l'école, elle est caissière dans un supermarché.

Il existe trois écoles de la deuxième chance en Seine-Saint-Denis et un réseau développé dans toute la France. «Nous essayons de réorienter les élèves vers des métiers qui leur plaisent vraiment. C'est retourner à l'école pour aller vers une profession», explique Alain François, directeur adjoint des écoles de la deuxième chance en Seine-Saint-Denis. Des cours de français renforcé, des maths, de l'histoire, du théâtre, du sp