Washington de notre correspondant
Qui a peur du grand méchant Wal-Mart ? Après les boutiques et autre supérettes de nombreuses petites villes américaines, lessivées par la chaîne de grands magasins en moins de deux décennies, c'est au tour des banquiers de trembler. Car le groupe de grande distribution, dont le modèle économique repose sur la vente à très grand volume et à très faible prix, semble renifler de très près leurs platebandes. Les banques se sont donc mises en ordre de bataille pour empêcher l'arrivée de Wal-Mart dans leur secteur, ce qui, arguent-elles, entraînerait la fermeture d'établissements de nombreuses villes, et déclencherait une crise dans l'ensemble du secteur.
Confiance. A l'origine de cette grande peur, le dépôt, en juillet par Wal-Mart, d'une demande d'ouverture d'un petit établissement bancaire «industriel». Le groupe, dont le siège est à Bentonville, dans l'Arkansas, jure qu'il ne s'agit que de se doter d'un instrument lui permettant de gérer les 140 millions de paiements qu'il reçoit chaque année par chèque ou carte bancaire. Actuellement, il doit verser quelques millions de dollars à des banques pour la gestion de ces paiements.
Mais les banquiers ne font aucune confiance à Wal-Mart. Car l'intérêt du groupe pour les activités bancaires n'est pas nouveau. Dans le passé, Wal-Mart a essayé d'acheter des établissements en Californie, en Oklahoma, et de monter un partenariat bancaire au Canada (à chaque fois, les autorités ont bloqué ses tentatives). «Il