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Libération

L'Etat met de l'ordre dans l'équitable

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Le gouvernement devrait proposer aujourd'hui des critères publics de certification des produits.
par Jean-Paul ROUSSET et Marjorie PHILIBERT
publié le 3 mai 2006 à 21h06

C'est une goutte d'eau dans l'océan du commerce mondial, mais qui gonfle de façon spectaculaire : la consommation de produits estampillés «équitables» est passée en France de 12 millions d'euros en 2001 à 120 millions en 2005. La démarche a largement dépassé le champ des initiés : 74 % des Français connaissent désormais le commerce équitable, alors qu'ils n'étaient que 9 % en 2000. Un engouement du public qui a entraîné la prolifération de produits portant cette appellation . Distributeurs et marques se sont de fait engouffrés dans le vide juridique existant : il n'existe actuellement aucun label public pour le commerce équitable (comme il en existe pour le bio), ni en France ni dans le reste du monde. C'est à cette carence institutionnelle que les décrets d'application de la loi d'août 2005 sur les PME devraient tenter de remédier, la loi contenant déjà une définition du commerce équitable, mais rien pour «labelliser» les produits en vente. Le gouvernement devrait annoncer aujourd'hui des critères de définition communs et surtout la création d'une Commission nationale du commerce équitable, chargée d'adouber les acteurs du secteur.

Cahier des charges. Cette entrée dans la législation française se fait pourtant sur un fond d'anciennes controverses. Entre les différentes marques, c'est à qui revendiquera la démarche la plus «responsable», quitte à critiquer ouvertement la concurrence. C'est ainsi que Max Havelaar, leader sur le marché, se voit de plus en plus contesté. Créée e