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Libération

La Paz reprend son gaz

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publié le 3 mai 2006 à 21h06

L'Espagne et le Brésil, alliés présumés de la Bolivie, se fâchent, après l'annonce surprise, lundi, par le président de gauche bolivien Evo Morales de la nationalisation du secteur du gaz naturel, une des principales ressources du pays andin. Les gouvernements espagnol du socialiste José Luis Rodriguez Zapatero et brésilien de Lula da Silva (Parti des travailleurs), se sont déclarés hier «inquiets». Leurs champions nationaux de l'énergie, la compagnie (privée) Repsol YPF pour l'Espagne, et son homologue (publique) Petrobras pour le Brésil, assises à elles seules sur plus de 40 % des réserves de gaz naturel bolivien, sont les premières concernées par cette nationalisation du secteur ­ devant une vingtaine d'autres multinationales, dont Total.

«Geste inamical». A Brasilia, Lula a convoqué d'urgence le président de Petrobras et son ministre des Mines et de l'Energie, Silas Rondeau. Cette nationalisation est «un geste inamical», lâchait le ministre. «Cette décision ne nous plaît pas, a renchéri, à Madrid, son homologue José Montilla, et je pense qu'elle n'est pas positive pour la Bolivie.»

L'ex-leader syndicaliste bolivien a été élu, le 18 décembre, sur ses promesses de «rendre aux Boliviens» les deuxièmes réserves de gaz d'Amérique du Sud, derrière le Venezuela. Il s'était cependant employé depuis à rassurer les investisseurs en excluant toute expropriation : «Nous voulons des associés, pas des maîtres.» Pourtant lundi, il a lancé un ultimatum de «180 jours» aux compagnies étrang