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Libération

Un label public pour le commerce équitable

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L'Etat crée une commission de certification des produits pour rémédier au flou actuel.
par Marjorie PHILIBERT
publié le 4 mai 2006 à 21h07

C'est désormais la mention «reconnu par la CNCE» qui apportera une caution officielle aux différents «labels» du commerce équitable. Attribuée par une Commission nationale du commerce équitable (CNCE), cette appellation d'Etat est conçue pour clarifier le flou juridique existant. Mais elle ne rassure pas forcément les associations de commerce équitable, dont certaines étaient invitées hier au ministère des PME, du Commerce et de l'Artisanat pour la présentation du projet. La plupart craignent que la grande distribution ne s'empare d'un marché en pleine expansion.

Car si les filières de distribution sont, en tant que telles, exclues de la labellisation, rien ne les empêche de créer leur propre certification, de la faire approuver par la commission pour pouvoir l'apposer sur leur ligne de produits équitables. «Des industriels risquent ainsi de lancer leurs propres labels en "collant" aux critères de la commission, mais sans se soucier réellement d'aider les pays en développement», déplore Victor Herreira, le directeur de Max Havelaar France. Qui redoute de devoir partager son statut de label n° 1 avec d'autres structures. Pour les dirigeants de la marque de commerce équitable Alter Eco, la levée de boucliers probable des associations face à ce type de projet découragerait au contraire les grandes enseignes de se lancer dans l'aventure : «Des hypermarchés comme Carrefour ou Leclerc n'ont pas intérêt pour leur image à se mettre à dos des institutions comme Max Havelaar, précise A