Menu
Libération

A Hollywood, les pirates passent au premier plan

Article réservé aux abonnés
publié le 6 mai 2006 à 21h08

Les pirates accentuent leur offensive sur Hollywood, et il ne s'agit pas exactement de Johnny Depp (le héros de Pirates des Caraïbes), quoique ce soient des hommes, jeunes ­ entre 16 et 24 ans ­ et urbains. Ces pirates-là sont assis devant leurs ordinateurs et téléchargent gratuitement les films produits par l'industrie américaine à coups de budgets de plus en plus lourds (ainsi Mission : impossible 3 a coûté 150 millions de dollars, dont 90 millions pour le seul salaire de Tom Cruise).

Les conclusions d'une grande enquête sur le piratage des films commandée par l'association des studios hollywoodiens, la MPAA (Motion Picture Association of America), ont été dévoilées, et les chiffres sont douloureux pour une industrie en crise : Hollywood perdrait maintenant 6,1 milliards de dollars par an à cause du piratage.

La lutte contre le commerce frauduleux de cassettes et de DVD piratés (copiés ou filmés sur les écrans de cinéma) a longtemps accaparé l'énergie des studios. Aujourd'hui, c'est à l'évidence la progression des téléchargements sur l'Internet qui panique Hollywood : 2,3 milliards perdus par les studios en 2005 contre 3,8 milliards par la contrefaçon et la copie des films.

Défiance de Wall Street. La MPAA a investi 3 millions de dollars pour mener cette enquête pendant dix-huit mois et dans 28 pays, découvrant que le Mexique est en deuxième position pour le piratage (483 millions perdus) ­ derrière les Etats-Unis eux-mêmes et devant la Russie, l'Espagne, la Chine, l'Italie e