Tout va bien. L'assemblée générale mixte de Suez, tenue vendredi à Paris dans un Palais des congrès rempli d'actionnaires, n'aura pas dérivé de sa fonction primordiale : les rassurer. Mais cette année, son PDG, Gérard Mestrallet, avait des arguments sonnants et trébuchants, bien utiles alors que le groupe italien Enel rôde toujours autour de son groupe et que le projet de fusion avec Gaz de France ne semble pas être une si bonne affaire aux yeux de certains investisseurs. Il faut dire qu'Albert Frère, premier actionnaire privé avec 7,3 % du capital, avait donné le ton il y a quelques jours en émettant des réserves sur les conditions financières de cette fusion (échange à parité d'une action Suez contre une GDF, celle-ci étant plus faiblement cotée).
La question s'est retrouvée posée vendredi par le fonds d'investissement américain Knight Vinke, assez critique lui aussi sur la parité d'échange. «La parité, c'est pas clair ; je ne pense vraiment pas que ce soit profitable», renchérit dans les couloirs Louis, quinze ans d'actionnariat et manifestement pas convaincu par les arguments de la direction : trois organismes auraient certifié la valorisation. «On nous parle de synergies et de créations d'emploi, mais je n'ai jamais vu de fusion créer de l'emploi», affirme Eric, la trentaine, qui possède des titres depuis dix ans. Pas de grande ferveur dans le soutien de Suez, donc, mais pas non plus la bronca : les actionnaires sont somme toute assez confiants dans la valorisation de le