Montpellier, de notre correspondant
Billal, 23 ans, habitant de La Paillade depuis toujours, en est absolument convaincu : «La zone franche, c'est que de l'arnaque. Les patrons s'installent ici pour bénéficier des exonérations, mais jamais ils nous embauchent.»
Beaucoup de gens partagent le sentiment de Billal concernant la fraude à la zone franche urbaine (ZFU) de Montpellier. Sur les 1 300 établissements présents à La Paillade, 285 (soit 2 100 employés environ) bénéficient d'exonérations de charges patronales. Ces entreprises sont tenues d'avoir un tiers de leurs employés domiciliés dans la zone (lire encadré).
«Je suppose qu'il y a certaines entreprises qui utilisent la zone franche comme une simple boîte aux lettres, mais c'est très difficile à prouver», affirme Béatrice Vincent, coordinatrice à LAM (Lieux d'action multimédia), implanté à La Paillade. Idem pour Isabelle Mirabelle, coordinatrice du GEIQ BTP Hérault, un groupement d'une trentaine d'entreprises du bâtiment : «Dans nos réunions, j'entends des entrepreneurs qui se plaignent de concurrents qui ne remplissent pas toutes les conditions imposées par la zone franche.»
Fantasme ou réalité ? Certes, la fraude, si elle existe, ne concerne qu'une minorité d'entreprises, et probablement pas celles, très surveillées, installées sur le Parc 2000.
Aucun justificatif. D'autre part, cette fraude à la domiciliation des employés est difficile à prouver. En revanche, il existe des personnes dont le rôle est justement de lutter cont