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Libération

Le capitalisme s'éloigne de copinage et Cie

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Les dérives de Vivendi ont accéléré la professionnalisation de conseils d'administration autrefois arrangeants.
publié le 9 mai 2006 à 21h10

Un petit vent de nouveauté et d'exotisme soufflerait-il sur les conseils d'administration du CAC 40 ? Petit à petit, à l'occasion des assemblées générales, les actionnaires découvrent de nouvelles têtes aux postes d'administrateurs. Depuis deux ans, on a vu arriver des professeurs d'université, des étrangers au microcosme parisien des affaires, quelques industriels occupant des postes de numéro deux ou trois de leur entreprise, et même des femmes qui détonnent dans un univers très macho. Rien de révolutionnaire, mais une époque semble révolue, celle d'un capitalisme totalement incestueux, où l'on ne voyait dans les conseils que des banquiers et des PDG de sociétés amies venus rendre service à leur copain de patron. Mieux, la fonction d'administrateur semble se professionnaliser. Faire partie d'un conseil n'est certes pas devenu un métier à temps complet, mais l'exercice n'est plus à traiter à la légère.

Et tout ça grâce à qui ? En grande partie à Jean-Marie Messier. Par ses dérives qui ont failli conduire à la faillite de Vivendi, l'ex-PDG a paradoxalement montré ce qu'il en coûtait d'avoir un conseil composé d'amis ou de béni-oui-oui (les administrateurs, qui approuvaient toutes les opérations, ont ensuite avoué qu'ils n'avaient pas compris la stratégie). Ajoutés à cela les scandales Enron ou WorldCom, certains patrons français ont compris que la corporate governance devait enfin être appliquée. Et notamment le recours croissant à des administrateurs indépendants. C'est la p