Moscou intérim
Attaquée par les Etats-Unis sur le front des hydrocarbures, accusée d'utiliser ses ressources comme une arme énergétique, la Russie ne veut pas encaisser en silence. A en croire les propos de Viktor Khristenko, le ministre russe de l'Energie et de l'Industrie, publiés hier dans le quotidien britannique Financial Times, la politique du Kremlin en matière d'énergie et de réformes démocratiques est «régulièrement mal interprétée». Dans sa tribune, le ministre se dit «perplexe face aux récents commentaires en Occident qui donnent une image déformée de la politique énergétique russe». Sans jamais le citer, Viktor Khristenko répond ainsi aux critiques formulées jeudi à Vilnius (Lituanie) par le vice-président américain. S'exprimant lors d'un sommet consacré aux relations de l'Union européenne et de l'Otan avec les ex-Républiques soviétiques, Dick Cheney a tiré à boulets rouges sur le Kremlin. A ses yeux, Moscou est coupable d'utiliser son gaz et son pétrole «comme instruments de manipulation et de chantage» envers ses anciens satellites. Le Kremlin a riposté en jugeant ses propos «totalement incompréhensibles». Serguei Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, a même été jusqu'à suggérer que le vice-président serait mal informé : en quarante ans, ni l'Union soviétique ni la Russie n'ont rompu de contrat d'approvisionnement en énergie, a rétorqué le ministre.
Pressions. Loin d'apaiser les tensions, hier encore, George W. Bush a un peu plus enfoncé le clou : da