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Libération

L'AAA, actionnaires sous-marins d'Arcelor

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Mittal conteste l'indépendance de l'association devant l'Autorité des marchés.
publié le 10 mai 2006 à 21h10

C'était le 28 avril à Luxembourg, lors de l'assemblée générale des actionnaires d'Arcelor. Bruno de Kerviler est monté au créneau. Attendant la fin de la traditionnelle séance de questions, le président de l'Association actionnaires d'Arcelor (AAA) annonçait avec fébrilité «une bonne nouvelle au président Guy Dollé [le PDG d'Arcelor]» : les autorités de marché avaient enregistré les procédures engagées par son association pour refroidir les ardeurs de Mittal. Voilà pour le moment de bravoure.

Bilans. Dès sa naissance début mars, la jeune association s'est montrée très offensive : le 24 mars, elle contacte les autorités de marché concernées par l'OPA. A Luxembourg, Paris, Bruxelles, Madrid et même à la SEC américaine, elle réclame la nomination d'un expert chargé d'éclaircir les 25 points litigieux qu'elle a relevés dans les bilans présentés par Mittal. «Nous avons des questions simples d'actionnaires», dit de Kerviler. La démarche est légitime et ordinaire. Mais avec le président de l'AAA, elle devient un poil trop bruyante.

A force de cogner en choeur avec le «président» Guy Dollé sur Mittal, en lui taillant un costume de ferrailleur sans classe, l'AAA a fini par énerver le camp adverse. Bien décidé à démontrer que l'association (qui regroupe aujourd'hui quatre personnes) est un vulgaire un sous-marin d'Arcelor. Très vite, Mittal s'est aperçu que le fondateur, un dénommé Didier Guigou, est par ailleurs dirigeant d'Euroficom, conseil en communication financière qui possède dan