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Libération

Les salariés de Michelin ne veulent pas se faire dégommer

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publié le 11 mai 2006 à 21h11

Roanne (Loire) envoyé spécial

Depuis bientôt une semaine, une fumée noire s'élève en permanence au-dessus de l'usine Michelin de Roanne. Une partie des salariés s'est mise en grève et fait brûler des pneumatiques usagés devant les grilles pour bloquer les accès de la fabrique. Ils dénoncent la réorganisation du travail, la réduction des postes, et réclament des revalorisations salariales. L'usine a été fermée mardi soir, car la gomme manquait. Le mouvement a semblé se durcir très vite, mais le feu couvait depuis un moment.

Le site produit chaque année plus de 4 millions de pneus pour de très grosses berlines (Ferrari, Porsche, Audi, etc.) et l'usine de Roanne est pour Michelin un site pilote en matière d'organisation du travail. «A un moment donné, on nous appelait les Japonais du groupe», rigole Christian Loro, délégué syndical SUD. Les ouvriers ont appris à faire eux-mêmes une partie de la maintenance de leurs machines, à se conformer aux temps définis pour chaque mouvement, puis à justifier par écrit chaque retard, à dresser un état des lieux détaillé de leur poste de travail au moment des changements d'équipe. «Les gens se retrouvent mis en concurrence les uns avec les autres, cela génère pas mal de tensions», raconte Jean-Daniel Beal, délégué syndical de la CFDT, qui ne participe pas au blocage.

«Message entendu». La direction explique qu'il a fallu rechercher des réductions de coûts, pour anticiper la montée de la concurrence sur les pneus haut de gamme. «Roanne était un