New York de notre correspondant
La situation a de quoi surprendre : le budget américain s'enfonce dans le déficit et dans le même temps le Congrès vote des coupes fiscales de 70 milliards de dollars étalées sur cinq ans, jusqu'en 2008. Les mesures, votées mercredi par la Chambre des représentants, devaient l'être hier par le Sénat. La réduction à 15 % de la taxation des gains en capital et des dividendes est reconduite deux années jusqu'à 2010. Une autre disposition évitera à 15,5 millions de contribuables de devoir payer une «taxe minimum alternative» qui aurait renchéri leurs impôts.
Le secrétaire au Trésor, John Snow, estime que les baisses d'impôts votées en 2001 et en 2003 ont favorisé l'investissement. Leur prolongation «entraînera une poursuite de l'expansion, de la création d'emplois et une amélioration du niveau de vie pour tous les Américains», a-t-il assuré. «Le plan fiscal de Bush n'offre presque rien aux Américains moyens, et remplit les poches des multimillionnaires», estime au contraire Harry Reid, le leader de la minorité démocrate au Sénat.
Cette observation est confortée par une étude sur l'impact des nouvelles mesures publiée hier par le Tax Policy Center, organisme de recherche indépendant. Ceux qui gagnent plus d'un million de dollars par an économiseraient 42 000 dollars, ceux qui touchent moins de 50 000 dollars n'en gagneraient que 50. «Nous avons construit un calculateur permettant de comparer les situations fiscales», explique Len Burman, directeur du