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Interview

Questions à... Muriel Danis, membre du Bureau européen des consommateurs,

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Muriel Danis, membre du Bureau européen des consommateurs, commente le compromis auquel viennent de parvenir le Parlement européen, les 25 et la Commissionsur l'étiquetage des produits alimentaires.
publié le 12 mai 2006 à 21h12

à Bruxelles

Les consommateurs seront-ils mieux informés ?

Je ne dirai pas ça ! Bien sûr, ce compromis est le moins mauvais des amendements envisagés, mais il crée encore la confusion. Par exemple, si le texte est finalement adopté mardi 16 mai, certains produits pourront être taxés de «light», même s'ils sont saturés en matières grasses ! Car le compromis indique que l'industrie pourra utiliser des «allégations nutritionnelles» telles que «riches en fibres», ou «light», si seulement deux des trois éléments nutritifs (le sucre, le sel et les matières grasses) respectent les quantités définies dans le profil nutritionnel...

Le Parlement européen peut-il, lors du second vote, amender le texte en faveur des industriels ?

Oui, cela nous fait peur. En première lecture, les eurodéputés s'étaient déjà montrés sensibles aux arguments des industriels allemands de la confiserie, qui ne voulaient pas voir spécifier sur un emballage de sucettes un «riche en sucre» dévastateur à côté d'un «0,5 % de matières grasses» racoleur. Les députés ont donc fait sauter la disposition sur les allégations de santé. Heureusement, celle-ci a été rétablie sur décision des ministres de la Santé des Etats membres. Mais aujourd'hui, le compromis se heurte à une contre-proposition encore plus ambiguë du groupe PPE (droite).

Laquelle ?

Les mentions obligatoires ne devraient pas spécifier «riches en sucre» ­ trop péjoratif ! ­ mais «teneur en sucre augmentée», plus flou et qui semble même aller dans le sens de la sa