Séoul envoyé spécial
La Corée «relookée» de l'après crise de 1997 reprend-elle de mauvaises habitudes ? L'arrestation et l'emprisonnement, fin avril, pour détournements de fonds, de Chung Mong-koo, 68 ans, PDG de Hyundai Motor, premier constructeur automobile sud-coréen, témoigne des travers encore réels de ces «chaebols», ces conglomérats titanesques, emblèmes du capitalisme coréen. Si, depuis la mort de son père (Chung Ju-yung, fondateur du groupe et patriarche), Chung Mong-koo avait réussi à faire croître fortement les profits de Hyundai Motor, il avait aussi constitué, depuis 2001, avec l'aide de son fils, Chung Eui-sun, patron de la filiale automobile Kia Motors (reprise en 1997 par Hyundai), une caisse noire estimée à 130 milliards de wons (112 millions d'euros). Celle-ci aurait servi à s'attirer les grâces de politiciens véreux, de banquiers malhonnêtes, mais aussi de responsables syndicaux payés pour empêcher l'organisation de grèves dans les usines !
Prison. Dans toute la Corée du Sud, le «choc Hyundai» est mal vécu. Elu en 1997, l'ex-président Kim Dae-jung avait pris des mesures radicales pour éviter ces dérives. Les pouvoirs publics avaient imposé aux cartels tout un lot de contraintes : obligation de désendettement, exigence de transparence des comptes, réduction du nombre de filiales. Une mesure, en particulier, faisait espérer un changement : la fin souhaitée du management patriarcal des chaebols par les familles propriétaires... Plombé par ses dettes, l'empire D