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Libération

La superpuce chinoise n'était qu'une supercherie

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publié le 16 mai 2006 à 21h14

Pékin de notre correspondant

Le 19 janvier, la presse officielle unanime présentait fièrement Chen Jin comme l'inventeur du premier microprocesseur électronique chinois, le Hisys-II, et affirmait que «2 millions d'unités venaient d'être commandées». Mais, ce week-end, l'université Jiaotong de la ville de Shanghai, dont dépend le chercheur, s'est résolue à avouer qu'il s'agissait d'une supercherie. La puce DSP (Digital Signal Processor, processeur de signal numérique), censée pouvoir effectuer près de 600 millions de calculs par seconde, est «moins performante que prévu» et, surtout, ne serait que la «copie» d'une «marque» non précisée, a annoncé la prestigieuse institution.

Plagiat. Chen Jin, qui dirigeait un laboratoire de recherche d'une centaine de scientifiques financé sur fonds publics, ne pourra plus mener de projets de recherches d'Etat, et est astreint à rembourser les subventions qui lui avaient été versées, a souligné l'agence officielle Chine nouvelle.

Selon un journal chinois, les microprocesseurs étaient en fait fabriqués par une ex-filiale de Motorola, et Chen Jin payait des travailleurs migrants pour qu'ils effacent la marque d'origine et ajoutent la sienne...

Le «faussaire», un diplômé d'une université américaine âgé de 35 ans, était jusque-là présenté comme une sorte d'inventeur précoce. Les subventions dont il bénéficiait étaient sans doute considérables. L'ancien président chinois Jiang Zemin, ancien élève de l'université Jiaotong, était connu pour ses largess