(à Mérignac)
«Je dirige un hangar de grande capacité, dans lequel on peut faire toutes les opérations de maintenance et de peinture sur l'ensemble de la gamme Airbus. La seule chose que nous ne touchons pas, ce sont les moteurs. Quand mon hangar fonctionne normalement, on y voit un avion enveloppé d'échafaudages autour duquel s'affairent des "fourmis".
Lucide.
J'ai sous ma responsabilité une cinquantaine de techniciens, que l'on nomme ici des "compagnons". Ils sont extrêmement qualifiés, ils ont suivi de longs stages pour se former sur chaque type d'avion. C'est un travail de très haute technicité, il faut être lucide en permanence et très procédurier. Dans notre métier, rien ne s'invente. Nous devons appliquer les procédures, un point c'est tout. On se "flique" les uns les autres pour vérifier que tout est fait dans les règles, parce qu'une fois qu'on a terminé l'avion repart embarquer des passagers. C'est une sacrée responsabilité. Petit à petit, on a vu les compagnies aériennes confier leur entretien à des sociétés de maintenance low-cost. Mais ils reviennent régulièrement pour remettre leurs avions à niveau et on voit arriver des appareils dans un état lamentable. J'ai en ce moment l'avion d'une compagnie nationale d'un Etat des Caraïbes. Il a sept ans et il fait peur à voir.
Fier.
On a toujours une horloge dans la tête : pour un gros porteur, les pénalités atteignent les 30 000 euros par jour de retard. Samedi, le lendemain de l'annonce de la fermeture de la boîte, mes gars