Pékin de notre correspondant
Sept mois après que le gouvernement chinois a interdit l'accès à l'encyclopédie en ligne Wikipédia à ses 120 millions d'internautes, l'un des grands portails chinois, Baidu.com, vient d'en lancer sa propre version. Baptisée «Encyclopédie Baidu», celle-ci ambitionne de rivaliser avec la célèbre Wikipédia, qui permet à n'importe qui de modifier le contenu des entrées et d'en créer de nouvelles.
Permis à points. Mais il y a peu de chances que ce «Baidupedia» rencontre le moindre succès en Chine, en raison des règles draconiennes de la censure. «Si vous avez la moindre objection à propos de notre règlement, vous pouvez choisir de ne pas entrer sur notre site», avertit d'emblée la page d'accueil. Une trentaine d'interdits sont listés. Certains ont le mérite d'être clair. «Il est interdit de dire du mal du régime en place» ou de professer des «opinions d'opposition». D'autres sont étranges. «Il est interdit d'inciter enseignants et élèves à avoir des relations sexuelles» ou de «promouvoir l'inceste». Prohibée également, la «description précise d'attaques terroristes et les points de vue subjectifs s'y rapportant». D'une manière générale, l'encyclopédie Baidu condamne la diffusion de nouvelles ou de faits «susceptibles de déplaire à certaines personnes». Sans surprise, le contenu de l'encyclopédie s'avère être de nature consensuelle. Il va sans dire que le massacre des étudiants de la place Tiananmen en juin 1989 n'est nulle part mentionné.
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