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Libération

Gros ou petit, l'actionnaire en plein dilemme

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Des fonds spéculatifs aux petits porteurs d'Arcelor, chacun hésite à apporter ses actions à Mittal.
publié le 19 mai 2006 à 21h17

Apporter ou ne pas apporter à l'offre ? Depuis hier, et l'ouverture par Mittal de son offre publique sur son concurrent Arcelor, voila le dilemme auquel sont confrontés les actionnaires du groupe européen. Après des mois de campagne menée par Lashkmi Mittal, et de défense conduite par Guy Dollé, le sort d'Arcelor est maintenant entre les mains du monde financier. Et chaque voix parmi les professionnels comptera, étant donné l'éclatement du capital de l'entreprise attaquée. Comment vont-ils se décider ?

«Respectable». Première indication, les questions d'ordre patriotique ou social ne font pas partie de leurs préoccupations. La nationalité indienne de Lakshmi Mittal ne gêne ainsi pas grand monde. «A un moment, Arcelor a voulu présenter les gens de Mittal comme peu fréquentables, vu qu'ils font leurs affaires en famille. Mais la famille Mittal est tout aussi respectable que les familles Michelin ou Peugeot, qui ont construit des groupes industriels solides», assure un gérant français installé à Londres. Quant aux éventuels licenciements générés par la fusion de deux groupes, ils font surtout saliver des financiers adeptes de «synergies». Seuls quelques actionnaires d'Arcelor y pensent : l'Etat luxembourgeois, la région flamande et les associations d'actionnaires salariés. Les questions de gouvernance d'entreprise ou de développement durable pourraient entrer en ligne de compte. Mais la plupart des fonds actionnaires d'Arcelor se trouvent être les acteurs les plus offensifs du m