C'est l'histoire d'un homme d'affaires russe qui évite la casse d'une entreprise de porcelaine. En 2002, le groupe Deshoulières, fleuron des arts de la table, a été sauvé par Nicolaï Tsvetkov. Dans un secteur en crise pour cause d'effondrement de la demande et d'explosion des importations chinoises un concurrent, Villeroy & Boch, a annoncé en février la suppression de 180 postes de travail , l'entreprise, «dans la porcelaine depuis sept générations», selon son président Yann Deshoulières, est passée à l'Est. Tout en conservant, dans l'Hexagone, 400 salariés et quatre sites de production.
11 septembre. Ironie du sort, l'affaire démarre à New York, le 11 septembre 2001. «A l'époque, notre principal client était américain : Williams-Sonoma, un réseau de plus de 400 magasins aux Etats-Unis, raconte Yann Deshoulières. Dans cette atmosphère de fin du monde, ils ont gelé les commandes pendant trois mois. Et nous, boîte familiale avec une trésorerie très tendue, n'avons pas pu faire face.»
En septembre 2002, le groupe dépose le bilan. C'est Nicolaï Tsvetkov, président de Nikoil, banque d'investissement moscovite de premier plan, aujourd'hui rebaptisée Uralsib, qui s'empare alors de 86 % du capital.
Ex-pilote de chasse de l'Armée rouge, Nicolaï Tsvetkov ambitionne de monter un cador mondial des arts de la table. Il a déjà racheté la Manufacture impériale de Saint-Pétersbourg, fondée en 1744, ex-société d'Etat. A chacun son marché : aux Russes le très haut de gamme, quasi exclusivemen