Menu
Libération

Pour la France, les Russes valent beaucoup de kopecks

Article réservé aux abonnés
Les moyens colossaux des investisseurs moscovites font saliver Paris.
publié le 22 mai 2006 à 21h18

Moscou de notre correspondante

«Vous êtes tous les bienvenus en France», «nous n'avons plus peur que l'argent russe soit de l'argent sale», «nous offrons en France des conditions très favorables»... : Clara Gaymard, «déléguée aux investissements internationaux», a tenté de faire passer la semaine dernière à Moscou un message assez nouveau auprès des hommes d'affaires russes : «Il y a beaucoup d'argent en Russie et nous sommes très intéressés par cet argent qui peut créer des emplois en France.»

Pour un investisseur russe, qui peut escompter «60 ou 65 % de taux de rentabilité» sur son marché intérieur, placer son argent en France, où l'attend «10 ou 12 % de rentabilité au mieux», n'est pas évident à première vue, reconnaît la femme de l'ex-ministre de l'Economie. «Mais investir en France peut apporter aux Russes d'autres avantages : une envergure internationale qui pourra leur servir, en Russie même, vis-à-vis de leurs propres autorités (pour éviter par exemple de revivre le sort du groupe pétrolier Ioukos, terrassé à coups de relèvements fiscaux arbitraires, ndlr) ou des transferts de savoir-faire...», explique Clara Gaymard.

A ce jour, les investissements russes en France se font rares (48 millions d'euros en 2004, soit 0,2 % du flux global des investissements directs étrangers en France), mais des projets déjà lancés semblent annoncer un possible décollage, veut croire Clara Gaymard. En 2002, la banque d'affaires russe Nikoil a pris le contrôle des porcelaines Deshoulières (l