Moscou de notre correspondante
«Vous êtes tous les bienvenus en France», «nous n'avons plus peur que l'argent russe soit de l'argent sale», «nous offrons en France des conditions très favorables»... : Clara Gaymard, «déléguée aux investissements internationaux», a tenté de faire passer la semaine dernière à Moscou un message assez nouveau auprès des hommes d'affaires russes : «Il y a beaucoup d'argent en Russie et nous sommes très intéressés par cet argent qui peut créer des emplois en France.»
Pour un investisseur russe, qui peut escompter «60 ou 65 % de taux de rentabilité» sur son marché intérieur, placer son argent en France, où l'attend «10 ou 12 % de rentabilité au mieux», n'est pas évident à première vue, reconnaît la femme de l'ex-ministre de l'Economie. «Mais investir en France peut apporter aux Russes d'autres avantages : une envergure internationale qui pourra leur servir, en Russie même, vis-à-vis de leurs propres autorités (pour éviter par exemple de revivre le sort du groupe pétrolier Ioukos, terrassé à coups de relèvements fiscaux arbitraires, ndlr) ou des transferts de savoir-faire...», explique Clara Gaymard.
A ce jour, les investissements russes en France se font rares (48 millions d'euros en 2004, soit 0,2 % du flux global des investissements directs étrangers en France), mais des projets déjà lancés semblent annoncer un possible décollage, veut croire Clara Gaymard. En 2002, la banque d'affaires russe Nikoil a pris le contrôle des porcelaines Deshoulières (l