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Libération
Interview

«Attirer les investisseurs américains en Europe»

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publié le 23 mai 2006 à 21h19

New York semble distancer Francfort. Bruno Biais, directeur de recherche au CNRS et professeur de finance à l'université de Toulouse, explique les avantages et les inconvénients des deux offres.

Dans la course à l'alliance avec Euronext, la Deutsche Börse a perdu l'avantage. Pourquoi ?

Il y a plusieurs raisons, qui tiennent à la différence des systèmes. Deutsche Börse est intégrée verticalement : un investisseur qui achète une action à Francfort doit y effectuer les opérations de comptabilisation de l'opération. A l'inverse, Euronext gère les activités de négociation, mais pas le règlement et la livraison des titres. La Deutsche Börse profite de son intégration pour facturer des prix assez élevés, qui ne sont pas du goût des utilisateurs du marché : banques, gestionnaires de fonds, compagnies d'assurance. Les profits qui en résultent pour la Deutsche Börse se traduisent par une capitalisation élevée qui la mettait en position de force dans ses négociations avec Euronext. A contrario, Euronext a su tisser entre ses différentes plateformes financières (Paris, Amsterdam, Bruxelles et Lisbonne) des relations mettant en avant la collaboration plutôt que la puissance.

Une alliance avec Francfort n'aurait donc que des désavantages ?

Je n'irais pas jusque-là. La création en Europe d'une plateforme de négociation unifiée améliorerait les possibilités de diversification pour les investisseurs et pourrait aussi accroître la liquidité.

Alors pourquoi New York ?

Le New York Stock Exchange et E