Berlin intérim
Pour éviter une entrée en Bourse redoutée par la famille Mohn, qui tient les rênes du capital, le premier groupe de médias européen, Bertelsmann, s'est dit hier prêt à racheter les 25,1 % d'actions détenus par le financier belge Albert Frère pour «un prix approprié». L'homme d'affaires belge, président du Groupe Bruxelles Lambert (GBL), avait acquis un quart du capital de Bertelsmann en 2001 en échange de parts de RTL. Cinq ans après, ce pactole vaudrait entre 3 et 5 milliards d'euros, selon les estimations. Reste à savoir si l'homme le plus riche de Belgique et la famille-actionnaire vont réussir à se mettre d'accord sur un prix de rachat.
Secrétaire. Les Mohn veulent à tout prix éviter l'entrée en Bourse : la pression de l'extérieur deviendrait alors trop forte sur ce groupe familial qui cultive depuis cent soixante-dix ans une culture d'entreprise d'une autre époque, basée sur le principe de l'engagement social et le «partenariat avec les salariés». Surtout, la présidente de la société de gestion, Liz Mohn, redouterait une dilution du pouvoir à ses frais. Pendant des années, cette sexagénaire a vécu dans l'ombre de son mari, se contentant de son rôle de femme au foyer et d'oeuvres de bienfaisance, dans le respect de la tradition. Son influence n'a cessé de grandir depuis que Reinhard Mohn, 84 ans, s'est retiré des affaires, laissant à son épouse de vingt ans plus jeune le soin de défendre les intérêts familiaux.
Rien ne prédestinait pourtant Elisabeth Beckmann