«Quand Tom Ford ou Domenico de Sole [styliste et ex-PDG d'Yves Saint Laurent, ndlr] ont quitté PPR (1), personne n'a protesté parce qu'on leur signait de chèque valise !» Martine Ducrocq, élue du CE d'Yves Saint Laurent BRI à Bernay, dans l'Eure, continue à espérer. Que la centaine de licenciés de l'usine qui produit parfums, savons et laits pour le corps pour le groupe de luxe de François Pinault pourra bénéficier d'une prime de 20 000 euros en plus des indemnités de licenciement. Pour «préjudice moral».
Le 5 avril, discrètement, la branche cosmétique de PPR annonce aux délégués des salariés qu'un plan social va toucher le site, qui emploie 338 salariés. Un repreneur est approché, le CE devrait avaliser aujourd'hui la cession qui concerne 224 personnes. Les autres ont le choix entre une mutation dans l'Oise, à 300 kilomètres de Bernay, ou le licenciement. Le plan touche surtout des salariés employés à des fonctions tertiaires : commercial, comptabilité... «On leur propose comme reclassement de passer sur chaîne, en 2/8, dit Martine Ducrocq. Pour certains c'est impossible.» D'où cette demande d'une prime exceptionnelle, à hauteur du choc d'un licenciement. Les élus espèrent même qu'elle pourrait être versée à tous les anciens d'YSL : «C'est dur, ce qui nous arrive.» La direction, pour l'instant, refuse cette idée de prime et s'abrite derrière son respect des règles sociales et des aides versées en plus des minima légaux. Mais le plan ne passe pas. «Surtout quand on voit Franç